L'évolution rurale en Bretagne au XXe siècle
Bourgs et campagne : l’organisation de l’espace villageois
En Bretagne, en raison de l’habitat dispersé, la vie s’est longtemps organisée autour de deux pôles principaux : le village où l’on habite et le bourg, centre de la commune. Il existe aussi des pôles secondaires : après la Révolution le chef-lieu de canton, où l’on se rend pour la foire mensuelle ou pour des démarches administratives, prend de l’importance.
La campagne
Pour une population majoritairement
paysanne, le cœur de la vie, c’est le village. « D'abord chacun se sent
enraciné dans son "village", communauté de voisinage et communauté
d'entraide, cadre ordinaire du travail et du loisir. C'est là que l'individu
trouve ses solidarités à la fois les plus efficaces et les plus
contraignantes.» (J.-M.Guilcher)
Ce n’est que tardivement que ces
villages vont bénéficier des « bienfaits de la modernité » : l’électrification
des campagnes s’achève à la fin des années 1950 et l’adduction d’eau potable au
cours des années 1970. Construction de maisons neuves, développement des
bâtiments d’élevage et remembrement vont dans les années d’après-guerre
modifier profondément paysages et cadre de vie. On y retrouve :
Le bourg
Pour la société rurale, le bourg
représente souvent à lui seul le monde extérieur en son entier :
administration, justice, commerce…
«Complément inséparable des villages, il
tire sa richesse (et sa justification) de la vie de relations, ne prospère et
ne croît que par elles. […] La fonction du bourg se résume dans le marché
local, la "halle" commune des villages. Foyer intermittent, il
s'éteint à demi entre les jours de foire ou de marché. Son centre est une place
entourée d'auberges qu'emplit à jour fixe le bruit d'une clientèle
passagère.»(L.Romier)
A la fin du XIXe siècle, les
institutions républicaines marquent le territoire par de nouvelles
constructions (mairie, école…). La IIIe République oblige chaque commune à
avoir une mairie et une école. Malgré la permanence de l’influence religieuse,
la collectivité se reconnaît dans ces nouveaux symboles de rassemblement. Ce
sentiment sera exacerbé avec l’érection du monument aux morts après la Première
guerre mondiale. On y retrouve :
boutiques et ateliers café école église forge lavoir et fontaine